Comment valoriser le pouvoir d’un petit rassemblement
Posted 17 October 2024
Les petites actions communautaires jouent un rôle essentiel dans l’établissement d’un lien avec la création et la promotion de l’éco-spiritualité. À Gresswiller, en France, Christian et Marie-Cécile Friedrich ont adopté cette idée en organisant des rassemblements pour prier le chapelet Laudato Si’, une prière qui stimule la réflexion écologique. Par cette initiative, les Friedrich démontrent comment des rassemblements intimes peuvent inspirer une action environnementale tout en favorisant la croissance spirituelle.
Une prière pour la création
L’idée du Chaplet Laudato Si’ est née pendant la formation de Christian en tant qu’Animateur Laudato Si’ au sein du Mouvement Laudato Si’. Il a appris l’importance d’incorporer la prière dans l’action écologique et a cherché à l’intégrer dans sa communauté. « Nous avons été encouragés à prier le plus souvent possible le chapelet Laudato Si’ pour développer notre relation contemplative avec la création », explique Christian. Avec sa femme, Marie-Cécile, ils ont cherché à établir une pratique régulière, indépendante du temps et des saisons, qui leur permette de se retrouver ensemble dans la prière.
Depuis sa création, le Chaplet Laudato Si’ a eu lieu le deuxième jeudi de chaque mois à 18h00 dans le Verger Laudato Si’, un espace dédié à l’entretien du lien entre la foi et la création. Pour la saison de la création de cette année, les Friedrich ont adapté le format du chaplet pour se concentrer sur un passage 233 de Laudato Si’:
“L’univers se déploie en Dieu, qui le remplit entièrement. Une feuille, un chemin de montagne, la rosée, le visage d’un pauvre, tout cela a un sens mystique.”
Associer la prière et l’action
Le rassemblement commence par des chants et des moments de silence et de réflexion, permettant aux participants de méditer sur la manière dont les mots de Laudato Si’ résonnent dans leur cœur. Christian souligne l’importance de cette pratique : « Ces périodes de silence et de réflexion nous permettent d’expérimenter comment les mots du pape François nous touchent profondément, en particulier lorsque nous contemplons la création et les visages des pauvres. »
Pour les Friedrich, la prière n’est pas un simple complément à l’action écologique, elle en est le moteur. « La prière est le carburant de toute action ; elle nous relie à l’amour de Dieu. Sans la prière, nous sommes comme des cymbales qui s’entrechoquent », déclare Christian en se référant à 1 Corinthiens 13:1. Il estime que la prière permet aux individus d’agir avec un but et une direction, en s’assurant que leurs efforts sont enracinés dans l’amour et la connexion spirituelle.
Cette idée est au cœur de ce que Christian appelle la « contempl-action », l’équilibre entre la contemplation et l’action. « C’est le paradoxe d’agir rapidement tout en s’arrêtant pour se nourrir de la prière, afin de ne pas perdre le contact avec la Source », explique-t-il. Ainsi, l’aumônière de Laudato Si’ constitue un moment régulier de ressourcement spirituel pour ceux qui s’engagent à protéger la création.
Le pouvoir des petits rassemblements
Bien que le Chaplet Laudato Si’ ne soit qu’un petit rassemblement, son impact est considérable. « Même si nous ne sommes que deux personnes à prier ensemble à la lueur d’une torche par une nuit d’hiver, cela a un sens parce que d’autres nous voient et s’interrogent », note Christian. Les petits rassemblements intimes comme celui-ci favorisent des relations profondes et offrent un environnement où les cœurs peuvent s’ouvrir et la foi grandir.
Christian et Marie-Cécile considèrent ces actions à petite échelle comme une partie essentielle du mouvement plus large de protection de la création. « La taille du rassemblement n’est pas aussi importante que la cohérence et le témoignage qu’il apporte », explique Christian. À leurs yeux, même un petit groupe a le pouvoir d’inspirer d’autres personnes et de témoigner de la nécessité d’une transformation écologique et spirituelle.