Pèlerinage écologique de l´espérance: marcher la terre, vivre la vision

En juillet dernier, dans le cadre du rassemblement historique « Laudato Si’ dix ans après: où en est l’Afrique? », des participants ont entrepris un pèlerinage écologique de l’Espérance à travers l’Ouganda. Ce voyage a mêlé spiritualité, culture et engagement pour notre maison commune. Même si tout le monde n’a pas pu être présent, les expériences et enseignements de ce pèlerinage ont offert à chacun de l’inspiration et des pistes d’action à mettre en œuvre dans sa propre communauté.

Les pèlerins rassemblent membres de la Plateforme d’action Laudato Si´, responsables religieux, acteurs de terrain et militants venus du monde entier. Parmi eux: le cardinal Peter Kodwo Appiah Turkson, sœur Sheila Kinsey, FCJM, le révérend Daniel G. Groody, C.S., vice-président et proviseur adjoint à l’Université Notre Dame, sœur Damier Marie Savino, FSE, et Alonso de Llanes, directeur du programme.

Le pèlerinage a débuté aux sanctuaires de Namugongo, haut lieu du témoignage chrétien, pour se poursuivre jusqu’ à la source du Nil, à Jinja, ou les eaux ont rappelé aux pèlerins l’interconnexion de toute la création. Des moment culturels, comme le spectacle du Ndere Cultural Centre, ont mis en lumière la richesse du patrimoine ougandais.

Le coeur de l’itinéraire fut l´Institut Bethany Land (BLI), a Luweero, ou les participants ont vu l’écologie intégrale à l’oeuvre: cultiver la terre à l’École de Marie, explorer l’entreprenariat au Marché de Marthe, marcher sous la canopée régénérée de la Forêt de Lazare. Les pèlerins ont rencontré les Gardiens du BLI: des diplômés engagés à restaurer la terre et les moyens de subsistance dans leur propres communautés.

Le travail de ces Gardiens propose un modèle que toute paroisse, école ou famille peut adopter: restaurer la terre, créer des moyens de vie durables et bâtir une culture du soin, en commençant par sa propre maison ou quartier. « Un pèlerinage, ce n’est pas seulement visiter des lieux: c’est laisser la terre, les gens et la création elle-même nous parler, convertir notre cœur et nous renvoyer chez nous comme gardiens de l’espérance. »

Le pèlerinage comprenait également quelques jours au Parc National du Murchison Falls, ou les participants ont pu admirer de près la biodiversité ougandaise et approfondir, en pleine nature, le lien intime entre l’homme et la terre. Ces rencontres avec la biodiversité ont rappelé aux pèlerins, et peuvent nous rappeler à tous, la beauté irremplaçable de nos écosystèmes locaux et la responsabilité partagée de les protéger.

Tout au long du pèlerinage, des moments de prière, de liturgie et de réflexion ont nourri une profonde éco-spiritualité. Les messes quotidiennes, parfois célébrées en plein air  dans le cadre somptueux de la nature ougandaise, invitaient à voir la création comme une cathédrale vivante. 

Des chants partagés, des bénédictions avant les repas et la gratitude envers la terre ont renforcé le lien entre foi et soin de notre maison commune. Ainsi, par la prière, le dialogue, l´immersion culturelle et l’engagement écologique, le Pèlerinage écologique de l´espérance est devenu une expression vivante de Laudato Si´: écouter  « le cri de la terre et le cri des démunis » (LS 49) et a vivre une véritable conversion écologique.

Lors de la dernière soirée à Entebbe, les pèlerins sont repartis non seulement avec des souvenirs, mais aussi avec un engagement renouvelé à vivre simplement, agir avec justice et prendre soin de la création, pour que les graines semées en Ouganda portent leurs fruits bien au-delà de ses frontières.

Que l’on parcoure les collines ougandaises ou que l’on cultive un petit jardin chez soi, nous sommes tous appelés à être des « gardiens de l’espérance ». Ce pèlerinage nous pose une question essentielle: quel lieu, quelle communauté ou quelle relation sommes-nous appelés à restaurer?